Résilience et rebond ont été les mots d’ordre des dirigeants d’entreprise pendant la crise sanitaire. Aujourd’hui, la reprise économique est là, et la dynamique se fait sentir. Peut-on vraiment parler de reprise ? Où aller chercher cette énergie supplémentaire pour passer ce cap ?
Reprise économique, vraiment ?
La crise sanitaire a impacté de nombreux secteurs d’activité : hôtellerie, restauration, évènementiel… Mais l’activité était-elle vraiment à l’arrêt ? Certaines entreprises ont maintenu le même rythme de croisière. D’autres ont capitalisé sur une baisse d’activité pour préparer la suite et se réinventer. Les restaurateurs par exemple, se sont réorganisés pour proposer des commandes en ligne ou un service de livraison à domicile. Enfin, dans des secteurs tels que le milieu médical, l’activité était encore plus dense. Dans ces trois cas de figure, les dirigeants ont dû faire face à une intensité, soit parce que l’activité était soutenue, soit parce qu’il fallait prévoir, rebondir, réfléchir autrement. Si l’activité ne s’est jamais réellement arrêtée, comment aborder la reprise économique ? A l’ère post-covid, comment veiller à une bonne gouvernance ?
Les 6 attitudes de la gouvernance post-covid
Une bonne gouvernance découle de bonnes décisions. Et pour prendre de bonnes décisions, il faut… de bonnes émotions. Mais où trouver ce nouvel élan ?
1 – Se rendre disponible pour ses collaborateurs
“J’ai peur qu’ils explosent en vol”, “J’ai peur qu’ils se mettent en arrêt maladie”, “j’ai peur qu’ils quittent le navire avec une explosion des demandes de RC (rupture conventionnelle)” Ces derniers mois ont demandé au dirigeant une plus forte écoute de ses équipes et une intelligence émotionnelle accrue afin de mesurer et prévenir les risques psycho-sociaux. Une dynamique qui implique de s’autoriser à se ressourcer afin d’être en mesure d’être pleinement disponible pour ses collaborateurs. Après tout, mieux vaut être moins mais mieux présent.
2 – Avoir un regard juste sur les responsabilités qu’on a envers ses collaborateurs
“Et si l’on me reproche que mon collaborateur fait un burnout ? Quelle est ma part ?” Entre l’accélération du télétravail et l’impact de la crise sanitaire sur la santé psychologique, les dirigeants se sont beaucoup impliqués dans le bien-être de leurs collaborateurs. Leur curseur de responsabilisation a ainsi augmenté, représentant un coût pour leur énergie. Jusqu’où va le seuil d’’acceptabilité du dirigeant ? Comment être juste dans une période de crise sanitaire ? Le dirigeant ne peut pas prendre en charge toute la responsabilité de la santé mentale de ses collaborateurs. Certaines émotions ne lui incombent pas directement. Un mot d’ordre : Déculpabiliser ! Et si le doute subsiste, il est tout à fait possible d’être accompagné d’un point de vue juridique afin de réajuster son curseur.
3 – Remettre une mesure dans les changements d’organisation
Se réorganiser, tout mettre en place très vite car il faut aller vite. Aujourd’hui, cette dynamique est encore d’actualité : les dirigeants doivent de nouveau agir pour rebondir. Ce sentiment d’urgence constant demande une énergie considérable. Ne s’agirait-il pas simplement de revenir à l’essentiel et d’échelonner ses actions ? En priorisant et en se concentrant sur ce qui est important, le dirigeant peut ainsi investir toute son énergie sur ce qui fera vraiment la différence.
4 – Saisir l’opportunité de créer de nouveaux champs des possibles
La crise sanitaire est une formidable occasion de se réinventer : Que pourrais-je faire demain ? Comment créer la suite pour être plus en cohérence avec la personne que je deviens ? Arrive assez vite la notion de sens. Ce chamboulement de nos habitudes nous amène à de grandes remises en question, ouvrant alors la porte sur de nombreux champs des possibles. Et si c’était le bon moment pour créer un autre pan de son histoire d’entrepreneur ?
5 – Etre à l’écoute de son baromètre intérieur
“Je n’ai pas le droit d’être malade”,“Je suis hyper fatigué mais c’est moi le patron”. Beaucoup de chefs d’entreprise ne s’autorisent pas à écouter ces signaux qui les informent d’un besoin de réajustement. Pourtant, ils sont nombreux : insomnies, mal de dos, migraines, mauvaise digestion… A l’origine de ce comportement, une croyance profonde qu’ils ne peuvent pas se le permettre, que ce n’est pas le bon moment. En réalité, ce n’est jamais le moment ! Et pourtant, s’autoriser à respirer est fondamental. Après tout, il faut bien inspirer pour pouvoir expirer. Tout est une question d’équilibre.
6 – Développer son niveau d’énergie grâce à la discipline personnelle
“Je n’ai pas le temps”, “Ce n’est pas la priorité”. Prendre le temps de se ressourcer, c’est être acteur de son énergie. C’est en se nourrissant d’expériences génératrices d’énergie positive que l’on parvient à maintenir un équilibre vertueux. Et cela passe par une discipline personnelle. Quelle discipline va me donner ce sentiment d’être finalement plus libre ? Sport, rencontres inspirantes, vie associative… quelle est cette ou ces pratiques régulières qui vont m’apporter de l’énergie positive ?
A l’ère post-covid, résilience rime avec bienveillance. Les dirigeants trouveront cette nouvelle étincelle que nous demande la situation dans une responsabilisation juste, une écoute de leurs émotions et de celles des autres, un questionnement sur le sens. C’est ainsi qu’ils pourront créer ce cercle vertueux où plaisir et énergie sont les carburants d’une gouvernance durable. C’est ce qu’on appelle l’écologie personnelle.